Epistémologie et Complexité- vidéos, colloques, articles

VERS UNE NOUVELLE HEURISTIQUE

De l’empirie à l’épistémè et de l’épistémè à un essai méthodologique en Sciences de l'Education par Christiane PEYRON-BONJAN 1994

B - FONDEMENTS DE MA RECHERCHE


I - SUR LE PROCESSUS DE CO-NAISSANCE

Tenter une approche philosophique pour un chercheur reviendrait à dire l’expérience singulière de sa "conscience formulée en concepts" ; paradoxe originaire de la
posture !…
Paradoxe car nous entendrons le mot "conscience" non au sens d’un "sujet pensant" mais d’une émergence "hic et
nunc " d’un être vivant, sentant, percevant, imaginant… d’où la mise entre parenthèses du sujet connaissant pour la pratique de tout "jeu de concepts". Comment formuler alors cette expérience singulière ?
Paradoxe encore car ce chercheur s’est nourri de différents textes, de divers auteurs, en ne répercutant d’eux que sa lecture. Seul HUSSERL a lu le "cogito " de DESCARTES comme il l’a restranscrit dans les "Méditations Cartésiennes" ; seul LEIBNIZ a perçu la modernité de la première Méditation de DESCARTES … et ce sont "leurs façons de lire" que sont HUSSERL ou LEIBNIZ.
C’est pourquoi il ne faudrait pas critiquer trop rapidement le fait qu’un chercheur signale aux fondements de sa Recherche des penseurs qui seraient dissociés dans une lecture canonique de l’Histoire de la Philosophie car ils peuvent, dans leurs imbrications, permettre de lire autrement. J’ai déjà associé HUME à HUSSERL dans la Première partie, je tenterai ici, pour éclairer la constitution de ma recherche, de lier HUSSERL et FOUCAULT.

Pourquoi HUSSERL ? Car pour une autre "épistémè" des Sciences de l’éducation, il faudrait, en toute analogie, se poser une question husserlienne : "Les Sciences de l'éducation sont-elles en changement paradigmatique ?" Pourquoi FOUCAULT ? Car, afin d’y répondre, on pourrait tenter une lecture Foucaltienne des savoirs constitués du champ des Sciences de l'éducation de nos jours, afin de dévoiler "le champ de coordination et de subordination où les concepts apparaissent, se définissent, s'appliquent et se transforment" , ce qui nous permettrait de comprendre, selon quel ordre et quel processus, s'est accomplie l'émergence de la scientificité de cette "pratique discursive".

1.1.- Pour un type d’interrogation husserlien

Pour éclairer la rédaction du livre "La crise des Sciences européennes et la phénoménologie transcendantale", origine de notre interrogation, à savoir, "les Sciences de l'éducation changent-elles d’"épistémè " aujourd'hui ?", il a semblé intéressant de revenir à la première esquisse de ce livre, rédigée au début du mois d'août 1934, pour le congrès international de Philosophie qui eut lieu à Prague du 2 au 7 septembre . Pour quelles raisons ?
En premier lieu, elle s'inscrit dans ma "posture" de recherche, puisqu'elle s'intitule "la tâche actuelle de la philosophie". Nous avons donc tenté de transférer ses requisits aux Sciences de l'éducation.
En deuxième lieu, elle apparaît comme véritable "énergie" propulsant les interrogations husserliennes sur la constitution des sciences et de l'esprit européen universitaire, énergie que l'on a essayé de reprendre à notre compte pour questionner le champ des Sciences de l'éducation d'aujourd'hui, car "là où une vraie science est à l'oeuvre, la philosophie est toujours vivante, et là où il y a de la philosophie, il y a de la science : cette corrélation est indissociable " .
En dernier lieu, parce que c'est son "testament de pensée," et, en ce sens, il apparaît comme un commencement intéressant pour "les problèmes touchant la fondation des sciences particulières".

Or, toute science repose sur la "coupure" "doxa-épistémè, " introduite par les grecs, avec l'assimilation de la "doxa " aux expériences relatives et fluctuantes du monde, et, la certitude d'une "épistémè " connaissant théoriquement le monde en "soi". Selon HEGEL et HUSSERL, cette coupure est un vice de pensée, puisque "l'attitude phénoménologique requiert une science de la conscience" (HEGEL), c'est-à-dire une science où "l'objet" est formé de la sédimentation des "représentations actives" (HUSSERL), et où les concepts deviennent des "projections" de ces représentations, en "allants de soi" des sciences particulières ; mieux des "condensations de sens" abstraites d'une conscience commune pour tels ou tels "objets" de chaque science dite "positive" .
Or, par un renversement de la relativité du monde au sein duquel vivaient les Grecs, on en appela à un "monde en soi" théorisable, et de ces théorisations futures démythifiant radicalement le "Lebenswelt ", on arriva à des stratifications particularistes de combinaisons de concepts tout aussi relatives et "mondaines"…"Si l'on imagine pouvoir établir les limites de la rationalité en faisant en sorte que les domaines de l'irrationalité la cernent, le prétendu irrationnel est cependant une thématique rationnelle et participe de cette rationalité" (HUSSERL, 1934) . Et curieusement, il existe toujours une posture "animiste" au sens de COMTE, décrite par HUSSERL comme celle "où les esprits sont vivants" dans la "doxa " comme dans "l'épistémè ", puisque l'intelligence humaine est "dans le monde". Les "choses perçues", qui apparaissent dans les données des sensations, deviennent des "objets thématiques" dans la réflexion grâce aux "vêtements d'idées" que nous jetons sur eux. HUSSERL se rapproche donc de la pensée de HUME dont il fit parfois l'apologie.
De plus, son intérêt fondamental se porte sur le statut des sciences humaines, qu'il appelle volontiers "sciences de l'esprit" (DILTHEY,1883) et dont l'enjeu serait l'élucidation du "savoir-faire" de la pensée. Le parallélisme avec mes intérêts de recherche semble ici évident .

Plusieurs questions seront alors imbriquées afin d’élucider l’autre "épistémè "dans une recherche à venir : comment tout signe est-il explicité par la pensée ? Comment "l'ob-jet" est-il visé à travers le symbole ? Quand l'élément logique intervient-il et comment s'imbrique-t-il dans le processus de pensée ? Comment le sens n'est-il qu'entrecroisement des connexions de signes hétérogènes ?…
De toutes ces questions, émerge la nécessité de travailler sur les sciences telles qu'elles se sont faites historiquement, tout en n'oubliant pas les "esprits vivants" dans l'engendrement de ces sciences, esprits animés d'un
"telos " de l'histoire de ces sciences. Il faudrait revenir aux "intuitions" originaires des consciences donatrices des sens, car le "cogito " n'est qu'un acte de conscience, et non ce "point fixe et assuré" à partir duquel se relèveraient des systèmes théoriques validables (DESCARTES) . Comme toutes les sciences ne sont que des "logifications" de connaissances pré-scientifiques, le regard porté sur les Sciences de l'éducation a tenté d'être "à l'intérieur" de la constitution du développement vivant des divers éclairages de certains de ses penseurs (ARDOINO, BERGER, 1994) .

Cette posture que j’ai adoptée a permis, d’une part de dévoiler les fondements des Sciences de l'éducation et, d’autre part leurs pratiques discursives comme unitaires, binaires ou plurielles .
Empreinte de ces interrogations husserliennes, et en vue de la nécessité du travail à accomplir dans le futur sur la constitution du "champ" des Sciences de l'éducation, il faudrait aussi rappeler certaines indications de M. FOUCAULT dans l'"Archéologie du Savoir".

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1.2.- Pour un type d’analyse Foucaltienne

Pour entrer dans son analyse, il faut avoir
présent à l'esprit les "ruptures" épistémologiques, "seuils"
épistémologiques qui rompent le cumul infini des connaissances (BACHELARD,1938) et porter son attention, de préférence, sur de longues périodes. La discontinuité devient "concept opératoire" pour entrer dans n'importe quel "champ d'événements discursifs", elle rompt définitivement avec un "sujet pensant", origine de tout "savoir-science-pratique".

Pour lire ainsi, il faudrait abandonner les notions de "tradition", "d'influence" et de "développement", afin d'accepter de n'avoir affaire qu'à une population "d'événements dispersés". Il est nécessaire aussi de se méfier des découpages dont nous avons acquis la "familiarité" que ce soit ceux des "disciplines" —"principes de classement souvent institutionnels"— ou des "oeuvres" qui supposent un certain nombre de "choix théorico-affectifs injustifiables de l'auteur"…
Pour analyser tout discours, on devrait déterminer les conditions de son apparition —ce qui l'exclurait— et on devrait pouvoir montrer les corrélations de tels propos à d'autres énoncés desquels on pourrait le rapprocher. Tenter une "archéologie de tout savoir" devrait permettre de traiter le discours dans son "irruption", mais aussi dans son mode d'institutionnalisation. FOUCAULT décrivait dans les "Cahiers pour l'Analyse" ce mode d'approche a contrario :
• la première illusion serait celle du "champ" auquel le discours du chercheur se trouve lié car il essaie de dire "l'espace d'où il parle", et, par son discours, risque de le déplacer. Par exemple, un regard de psychologue, de sociologue, de philosophe… éclairant le champ des Sciences de l’éducation pourrait par cet éclairage même déplacer ce
champ !… ;
• la deuxième illusion serait celle de "l'objet" de tel ou tel savoir car les énoncés ne s'y réfèrent pas, mais le constituent par leurs discours ; par exemple, le "contrat didactique" ;
• la troisième illusion serait celle du "style" ou de la forme constante de l'énonciation présupposant un même regard posé, d'où une même analyse du fait et la possibilité d'instauration d'une "science descriptive". C’est ce que visait G.G. GRANGER lorsqu’il réclamait la recherche de "transconcepts " pour une stylistique propre aux sciences humaines ;
• la quatrième illusion serait l'existence d'un "jeu de concepts" permanents et cohérents entre eux, qui permettraient de "critérialiser" tel ou tel autre "champ du savoir", par exemple, le jeu des concepts en didactique : "contrat didactique", "temps didactique", "transposition didactique" du savoir savant au savoir enseigné… (BROUSSEAU, 1980 ; CHEVALLARD et MERCIER, 1987 ; JOSHUA et DUPIN, 1993 ).
Or, cela est impossible, vu l'apparition permanente de "nouveaux concepts", soit dérivés, soit hétérogènes ; d'où l'idée d'un réseau théorique, dispersant "l'hétérogénéité", mieux "l'incompatibilité" de leur insurmontable "pluralité" (ARDOINO ) ;
• la cinquième illusion serait de "constituer des unités de discours à partir d'une identité d'opinions", car, une même option délibérée peut exister dans deux types de discours, par exemple la méthode d’enquête empirique choisie par LEVI-STRAUSS en ethnographie et la méthode documentaire d’interprétation choisie par COULON en ethnométhodologie, et, un seul discours peut donner lieu à plusieurs options, par exemple la recherche évaluative en Sciences de l’éducation, recherche quantitative, qualitative, clinique…

Il faudrait donc repérer les "points de choix" qui ont rendu possible dans leurs dispersions des ensembles d'énoncés comme "champ de possibilités stratégiques". Pour cela, un immense intérêt devrait être porté à la description du "jeu des opinions" ou des "options théoriques" : jeux ou options qui apparaissent dans une recherche et à propos d'une recherche sans tomber, ni dans l'"illusion doxologique" —ou confusion de la description avec les conditions d'existence d'une recherche— ni dans l'"illusion formalisatrice ou imaginaire— selon laquelle les lois de construction seraient les conditions d'existence de cette même recherche. Ce que l'archéologie de M. FOUCAULT rejette, c'est toute thématique de la connaissance, à savoir l'imagination d'un "sujet transcendantal" (KANT, 1781) qui, par sa réflexion, assurerait la synthèse du divers successif apparaissant avec des formalisations identiques à travers le temps, ce qui reviendrait à oublier la temporalité et l’implication du chercheur. Il faudrait penser la "discontinuité anonyme de la recherche" affranchie de toutes références à une origine ou à une téléologie "historico-transcendantale, et complètement détachée d'un appui fondateur sur la "subjectivité", au sens cartésien.

Dans la Première partie de la note, on a essayé de montrer les conditions d'apparition de cette recherche en n’ayant affaire qu’à ses "événements dispersés" : des "vécus élémentaires" aux "impertinences" des imbrications de réseaux, car toute classification aurait relevé d’une vision du monde peu phénoménologique…

Questionnements…

Mais, comment un chercheur peut-il contenir une implication à la fois structuraliste et phénoménologique alors qu’il existerait une ligne de clivage entre une philosophie de la rationalité et du concept et une philosophie du sens, du sujet ?
En premier lieu, il faudrait rappeler que le concept de "structure" avait été un des "moules" dans lesquel m’avaient préformée les professeurs de philosophie à l’E.N.S. et à la Faculté d’Aix-en Provence (DESANTI, GUEROULT, FOUCAULT), formation "critique et déconstructrice". Or, selon moi, la philosophie est et demeure critique. L’autre préformation avait été celle de G. GRANEL, phénoménologue "vivant en HUSSERL". Je demeurerai donc dans une dialogie implicative manifestée par une éternelle méfiance contre la rationalité et ses "allants de soi" ou croyances en un "sujet connaissant" (DESCARTES) ou "transcendantal" (KANT), en des "objets" qu’ils soient réels (DESCARTES) ou construits (BACHELARD), même s’ils sont "virtuels", et en des critères de validité scientifique, qu’ils soient positivistes (COMTE) ou "falsifiables" (POPPER) .
En second lieu, un "travail sur le sens" (Thèse sur SPINOZA et article sur ROUSSEAU), reflété par le privilège accordé aux structures et à leur déconstruction toujours possible, me fit faire retour de l’aridité des textes vers le "Lebenswelt ", le "Dasein "…, somme toute la phénoménologie. En tant que chercheur, que puis-je tirer de cette double entrée implicative ? Une implication aporétique , ou mieux encore, un habitat premier et fort inconfortable de la dialogie ? Les regards extérieurs le diront.

 

II - RETOUR AUX APORIES DU PROCESSUS DE CONNAISSANCE

Après avoir précisé quelles implications "animaient" ma recherche, intéressons-nous plus modestement au "processus de connaissance" de tout apprenant, respectant en ceci le conseil de J.J. BONNIOL : "opposer les démarches assurées des Sciences à des démarches attentives et modestes" . Le rappel des problématiques des anciennes théories de la connaissance nous ouvriront cette réflexion sur la gnose.
L’histoire du "logos " laisse à ce sujet trois apories dans leur béance. Revenons à Kant et Bachelard pour mieux les entendre.

2.1 - Première aporie : L’impossible liaison Sensible-Intelligible (le schème )

Dans la doctrine transcendantale du jugement, les "concepts purs de l'entendement", comparés aux "intuitions empiriques", leur sont tout à fait hétérogènes : ils ne peuvent jamais se trouver dans une intuition quelconque. La doctrine transcendantale du jugement est nécessaire pour expliquer comment ces concepts purs de l'entendement peuvent être appliqués à des phénomènes en général. Il est clair qu'il doit y avoir un troisième terme qui soit homogène, d'un côté à la catégorie, de l'autre aux phénomènes, et qui rende possible l'application de la première à la seconde. Cette représentation intermédiaire doit-être "pure" et, cependant, il faut qu'elle soit d'un côté intellectuelle, de l'autre sensible. "Dans les "Feuilles détachées" de KANT on trouve ceci : "le schème est un phénomène ; le concept sensible d’un objet en accord avec la catégorie"" . Il y a autant de schèmes que de catégories.

Tel est le schème transcendantal et ses problématiques fondamentales : ne serait-il qu’un artifice "kantien" jeté entre l’intellectuel et le sensible pour faire tenir debout" sa théorie de la connaissance ? Or seul le temps permettrait la médiation entre l’entendement et la perception.
Pourquoi ? Le temps, condition formelle du divers, au sens interne, et, par suite, de la liaison de toutes les représentations, enferme un divers a priori dans l'intuition pure. La détermination transcendantale du temps est homogène à la catégorie (qui en constitue l'unité) en tant qu'elle est universelle et qu'elle repose sur une règle a priori.. Mais, d'un autre côté, elle est homogène au phénomène, en tant que le temps est renfermé dans chaque représentation empirique du divers. Il en résulte que les schèmes ne sont pas autre chose que des déterminations de temps a priori ; par exemple, la quantité pour la série du temps, la qualité pour le contenu du temps et la relation pour l'ordre du temps.
Le schème est un produit de l'imagination mais il faut le distinguer de l'image !…
C’est dans l’impossible liaison sensible-intelligible que se situe donc la première aporie, la seconde aura trait à l’imagination.

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2.2.- Deuxième aporie : L'imagination, trouble de la raison et moteur d’invention

Il apparaît que le problème de l'imagination s'est posé d'abord à propos de l'étude des conditions de la pensée objective : l'imagination est ce qui altère la pensée objective, ce qui la fausse dans ses convictions, ce qui l'arrête dans son effort conquérant. On pourrait ici multiplier les textes , dans lesquels est dénoncé le gauchissement de l'objectivité par la séduction des "images premières", dans lesquels sont affirmées l'urgence et la difficulté de lutter contre cette séduction, d'"ironiser", dans lesquels est revendiquée la pratique d'une "vigilance malveillante" à l'égard des images pour assurer l'"attitude objective" .
Cependant, rapidement, la valeur de l'imagination est reconnue dans ce qu'elle a de positif —ce qui revient à reconnaître une autre réalité que la réalité objective, un autre mode du connaître que celui de la science (sans renoncer, bien entendu, à celui-ci).

Ce point nous semble mériter quelques précisions : tout en insistant sur l'opposition de la science et de l'imagination, représentée par la poésie, BACHELARD insiste sur leur complémentarité, tant du point de vue de la conscience où elles coexistent, que de celui de l'effectuation de l'oeuvre par cette conscience. "Les axes de la poésie et de la science sont d'abord inverses. Il faut donc opposer à l'esprit poétique expansif l'esprit scientifique taciturne pour lequel l'antipathie préalable est une saine précaution" . Entre le concept et l'image, pas de synthèse ! Pas non plus de filiation ! Peut-être même est-il bon d'exciter une rivalité entre l'activité conceptuelle et l'activité d'imagination. En tout cas, on ne peut trouver que mécompte si l'on prétend les faire coopérer. "L'image ne peut donner une matière au concept. Le concept en donnant une stabilité à l'image en étoufferait la vie. Ce n'est pas moi… qui tenterai d'affaiblir par des transactions confusionnelles la nette polarité de l'intellect et de l'imagination" .

Il en résulte une transformation corrélative de la notion d'image :
• l'image n'est pas décalque, reproduction, spectacle, mais toujours création, production spontanée de la conscience imaginante ; l'image ainsi comprise bloque l'imagination en l'immobilisant ;
• ce qui importe, c'est l'élan de l'image qui traduit le dynamisme créateur de l'esprit, la productivité psychique, la fécondité sans bornes de l'onirisme. Telle est l'image vivante ; l'image détachée de ce contexte de création devient immédiatement "image au repos", image constituée "cliché".

Les deux volets de l’oeuvre de BACHELARD sont bien révélateurs de cette deuxième aporie du processus de connaissance. Tentons d’indiquer dans ce qui suit la dernière aporie.

2.3.- Troisième aporie : La représentation ou la perte du "paraître"

Sur quel fondement repose ce que les théories de la connaissance nomment "représentations de l'objet" ? Uniquement sur ce que dessine l’entendement par ses concepts purs. Mais d’où vient la concordance que les représentations intellectuelles doivent avoir avec des objets qui ne sont pas produits par l’entendement ? La rationalité moderne est vide de son rapport à la réalité. KANT est tombé presque par hasard sur l'incompréhensibilité de l'hypothèse de la représentation.
KANT voit le caractère impraticable de l'idée de représentation, mais pourtant le langage qu'il emploie est partout celui de la représentation. Comme ce langage, dans sa façon de parler, s'interdit d'atteindre ce qu'il veut dire, il aboutit à une impasse : l’entendement est privé de l’intuition, c’est-à-dire d’un rapport primitif aux choses ; l’intuition est première mais ne me relie qu’aux apparences…

L’idée fondamentale des Grecs : les façons de paraître ne sont nullement coupées du sensible, il ne s'agit que d'une menace et l'intelligible est une façon de paraître. La pensée grecque est tellement phénoménologique, que même la raison pure ne redécouvre qu'avec peine ce mode de paraître. Tout dans la philosophie grecque est "lumière, parution, dévoilement". Tout dans la philosophie classique est rupture, en soi, transcendant. Rien ne peut jamais paraître, car paraître n'est pas un mouvement possible pour l'être, d’où l’effacement des objets à la fois réels et aussitôt perdus (phénomènes).
Tous ceux qui refusent la raison moderne kantienne (NIETZSCHE, MARX, HUSSERL...) et qui cherchent en l'être le mode de la "praxis " (MARX), de la réalité logique, auront recours au perçu (MERLEAU-PONTY, HEIDEGGER) . La Critique de la Raison pure est l'épicentre de ce séisme.

La connaissance entendue comme rupture avec le monde ne repose nulle part dans l'être. C'est une ligne de crête, un fil de lame où l'on se tient sans cesse sur l'impossible. Au-delà ontologique, en deçà phénoménologique, la connaissance refuse d'être éveillée car son éveil par trop théorique ressemble à un trop long sommeil…

C - VERS UNE NOUVELLE HEURISTIQUE
AVANT-PROPOS (III.2.5 ET III.2.6)

Comme la notion de complexité et la compréhension multiréférentielle sont devenues incontournables dans les Sciences de l’éducation malgré leurs questionnements épistémologiques encore ouverts, afin d’habiter le complexe, on aura recours à l’imaginaire pour l’éducation et au visuel pour les formations futures, comme incitations au projet d’une "nouvelle heuristique" (*2) . Avant de l’envisager, revenons cependant à un rapide rappel du paradoxe de la cognition.

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1.- Du paradoxe de la cognition…

"La clef de voûte de la cognition est précisément sa capacité à exprimer la signification et les régularités… or, l'esprit humain est la source principale de la cognition et de la connaissance". Plusieurs étapes peuvent être repérées : l'hypothèse cognitiviste, avec pour fondement les symboles, puis l'émergence comme manipulation des symboles, et enfin l'énaction, comme alternative à la représentation.
Lors de la première étape, la connaissance aurait été computation de symboles, c'est-à-dire qu'être intelligent revenait à une représentation du monde, à une intentionnalité ; seulement, cette hypothèse avait pour défaut de postuler
"a priori " que ces représentations étaient des codes symboliques inscrits physiquement dans un cerveau-machine et aussi que les symboles étaient des représentations adéquates du monde réel… Lors de la dernière étape des sciences cognitives, le cerveau aurait fonctionné comme interconnexion massive de neurones, interconnexions pouvant être modifiées au cours de la vie ; d'où le nom de "connexionnisme ". La stratégie du connaître et de ses performances devenait l'activation des connexions, soit par apprentissage dit de corrélation , soit par apprentissage dit de rétro-propagation" , c'est-à-dire par imitation d'un professeur servant de modèle actif. Que serait alors devenue la "cognition" ? Ce serait l'émergence de facultés cognitives permettant des stratégies de résolutions adéquates pour des tâches données. Et la "computation symbolique serait remplacée… par des schémas complexes d'activité des éléments qui constituent le réseau".
Cependant, la troisième étape des sciences de la cognition évacuera le présupposé théorique de représentation d'un monde extérieur au sujet connaissant, présupposé commun aux deux autres étapes. Elle se rapprochera du "Dasein " Heideggerien par le concept d'énaction, précisé par VARELA comme le "faire émerger". La connaissance est inséparable de notre corps, de notre langage, de notre histoire sociale. C'est une interprétation continuelle sous forme de rebondissements de questions. Là, VARELA, comme HEIDEGGER, comme MERLEAU-PONTY, comme FOUCAULT, annihilent explicitement le monde de la re-présentation pour se référer uniquement à la circularité de l'action, interprétation du "faire émerger". Cette interprétation retrouve l'inscription anthroposociale de l'être en devenir immergé dans un monde et le connaître n'est plus qu'un système de représentations internes. "Les facultés cognitives sont inextricablement liées à l'historique vécu ". Le cerveau est un organe constructeur de mondes et non miroir du monde réel. La clef de voûte de la cognition devient la faculté de "faire émerger" la signification.


2.- …à une nouvelle heuristique

Alors que la connaissance se voulait pure et détachée de toute contingence, elle se retrouve inscrite dans l'"ego ", dans la conscience, dans l'intentionnalité émergente de chaque projet individuel dans son "être-au-monde". D'où la nécessité du "métaphorique" ; les images évitent les connotations idéologiques des anciens modes de représentations, la vision devient modèle du processus inventif de l'imaginaire culturel : "l'acte métaphorique est le transit du sens, il est une sortie vers l'inédit… il est le moyen de l'invention intellectuelle en le considérant comme le geste heuristique par excellence… La métaphore prend comme unité d'explication la constellation complexe du sens ". Elle évite la boue sémantique du concept, concept étant entendu au sens de lire le monde de l'extérieur, l'expliciter au lieu de l'im-pliquer.
En outre, la novation conceptuelle serait métamorphose des langages : cette métamorphose présupposerait non le langage, mais un déclic intuitif de l'ordre du visuel instantané, acte même de la créativité.
Et de rappeler la pensée Valéryenne dans sa lettre à FOURMENT. "Je ne considère pas les états mentaux en eux-mêmes ; ils sont infinis… Prends des phénomènes mentaux de n'importe quelle nature, des images, des phrases intérieures, des sentiments… Tous ces phénomènes sont comme égaux relativement à certains états : l'oubli les atteint également, le sommeil les altère… Ils font partie d'associations et défilent… Je pense que le nombre des opérations que subissent ces phénomènes complexes, directement insaisissables est limité. Je pense que l'étude de leur existence est possible ".
L'heuristique deviendrait donc déplacements, distanciations, transferts et analogies…(III.1.3). Là serait la source du processus pédagogique. L'éclairage de la cognition "se sera déplacé de la norme de départ vers un jeu arbitraire, mais légitime, parce que proprement créateur de processus".
Pour VALERY, peu importe la nature de l’oeuvre créée par l’esprit : "Que ce soit une symphonie ou une équation, un poème, un tableau, une théorie physique ou même à la limite un projet politique, elle naît toujours de la découverte d’un nouveau réseau de relations… Elle a "pour fondement et pour but l’extension de la continuité à l’aide de métaphores, d’abstractions et de langages"… C’est pourquoi l’esprit créateur se définit par "la force de reconnaître un nombre extraordinaire de choses et de les arranger de mille manières"" . Pour ce faire, le créateur devra avoir sens analogique, imagination, intuition et rigueur intellectuelle, dans les arts comme dans les sciences. VALERY rappela dans une conférence de 1928 la phrase de WAGNER : "J’ai composé Tristan sous l’empire d’une grande passion et après plusieurs mois de méditations théoriques" . "Malheureusement pour l’humanité, ce que Léonard a vu et fait, à la différence de ce que Pasteur a vu et fait, n’est pas transmissible aux générations suivantes", car la science ou faire-abstrait peut être refait, imité donc enseigné, tandis que l’expérience scientifique comme l’oeuvre d’art sont inimitables.

Même si le génie semble à tout jamais "inenseignable", l’esprit de création, d’invention, de conception peuvent être sollicités par le formateur. C’est en ce sens que ma recherche en Sciences de l’éducation, désirait par dessus tout "servir l’école". Je tentais, en toute modestie, d’inventer, à partir de mes implications divergentes de chercheur "métissé", un "outil bricolé" de méthodologie réflexive pour les étudiants, en m’intéressant plutôt au processus de connaissance de tout "acteur-apprenant" et au processus de co-naissance de tout "auteur-comprenant".
La méthodologie aura deux soubassements : celui de la lecture —construction/déconstruction des textes— en vue de l’appropriation de "l’art de penser", et celui de la "rationalité procédurale" (SIMON) pour "l’art d’inventer". Si cette méthodologie est dialogique, l’écrit nous oblige malheureusement à la présenter de manière linéaire au détriment de son métissage. L’étudiant devra s’approprier les deux conjointement pour déclencher tout processus de conception.

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I- BRICOLAGE METHODOLOGIQUE POUR TOUT PROCESSUS DE CONCEPTION (II.1.3 ; IV)

1.1.- Architecture du discours

"Les mots diversement rangés font divers sens et les sens diversement rangés font différents effets" . Par cette phrase, Pascal soulignait dans les Pensées une genèse de la pensée. Selon cet auteur, il y aurait une possibilité d'appropriation de l'art du discours par des préceptes de l'art de penser. "Ils suffisent seuls, ils prouvent seuls ; toutes les autres règles sont inutiles ou nuisibles" . Cet apprentissage est fort éloigné de "l'art de convaincre " des sophistes dépeints par Platon comme de véritables négociants de mots. L'agrément de leurs paroles ne sert que l'intérêt du "hic et
nunc ". C'est pourquoi ce paragraphe a pour dessein de parier qu'une "tête bien faite " vaudrait mieux qu'une "tête bien pleine". Suivant en cela les conseils de Pascal, on visera à inventer une méthodologie de construction de "l'art de penser".

La logique d'un discours quel qu'il soit doit se plier sous les fourches caudines de l'argumentation : justifier ses présupposés théoriques hérités de tel ou tel autre oeil disciplinaire, préciser ses a priori et ses cheminements démonstratifs, savoir expliciter d'où il parle, quelle est sa thèse, comment la démontrer. Par exemple, un enseignant, un formateur, un juriste ou un politique, pourrait-il envisager sérieusement la mise en place de sa pratique, de ses stratégies d'intervention et de ses objectifs, sans avoir acquis un embryon de formation à l'argumentation ? Bien des projets éducatifs ne font que ressembler à un kaléidoscope savant où de nombreux intervenants présentent leurs "visions", toutes vraies, toutes différentes, en laissant le soin, combien déstructurant, à l'étudiant, de découvrir son propre fil conducteur ! Or, la construction de ce "métalangage" , c'est-à-dire de ce discours compréhensif et intuitif sur l'ensemble des interventions, présuppose l'assimilation synthétique de tout exposé : "la condition préalable à l'application des raisonnements… c'est que quelque chose soit déjà donné à la représentation" et "pour que le raisonnement logique soit doué de solidité, il faut que l'on puisse embrasser ces objets du regard dans toutes leurs parties, et que l'on puisse reconnaître par intuition immédiate, en même temps que ces objets eux-mêmes, comme des données qui ne se laissent plus réduire à quelque chose d'autre, ou qui, en tout cas, n'ont pas besoin d'une telle réduction, comment ils se présentent, comment ils se distinguent les uns des autres, comment ils se suivent ou comment ils sont rangés les uns à côté des autres" . Cercle vicieux, aporie guettant tout éduqué ! Le passage d’un référentiel à un autre, le glissement d’un regard à un autre… Pour cela, on doit noter la nécessité de permettre aux étudiants de licence et de maîtrise de décoder ces référentiels grâce à des unités de valeur permettant de refléter l’histoire des idées de manière diachronique (*,2).

Or, comme "l'acte de penser est environné d'un nimbe" et que "son essence, la logique, représente un ordre suprêmement simple, ordre a priori du monde", il semblerait opportun de révéler ce "cristal le plus pur"366, expérience nécessaire pour tous. Cette "substantifique moëlle" , condition "sine qua non " de la validité de tout argumentaire, peut être révélée par une certaine méthodologie d'apprentissage de la lecture sous forme d'appropriation de l'analyse critique ; l’architecture d'un discours ne se régulant par "rétroaction " qu'après ce type d'entraînement.
SPINOZA n'aurait pas inventé l'Ethique s'il n'avait tenté d'exposer "more geometrico " les Principes de la philosophie de Descartes , HEGEL n'aurait pas écrit la Phénoménologie de l'Esprit et découvert la dialectique —thèse, antithèse, synthèse— s'il n'avait tenté de surmonter les contradictions de l'histoire de la Métaphysique de PLATON à KANT… En conséquence, une méthodologie de lecture critique a été mise au point en vue de l’apprentissage de la logique par tout étudiant.

La syllogistique d’ARISTOTE résonnait dans l’architectonique, la lecture Althüssérienne des textes servait au décodage des failles ; ces deux approches combinées amenaient les "apprenants" à travailler "l’art de penser".

1.1.1.- Architectonique logique

Tel le squelette radiographié grâce à un appareil de logique formelle, tout discours cherchant à prouver une thèse quel qu'en soit le contenu est validable ou pas. De là, l'importance de l'acquisition de la logique dans le "cursus " de toute formation. S'auto-validera-t-il ou devra-t-il régénérer une autre argumentation ? Certes, le locuteur a tous les droits : il peut conserver comme "prémisses" ou "présupposés théoriques" ce qui convient à son oeil "disciplinaire", "interdisciplinaire" ou "métadisciplinaire", selon son adhésion à l'analytique cartésienne, au structuralisme ou au systémique complexe. Il peut dire librement son système de valeurs et de représentations du monde : politique, économique, éthique, somme toute idéologique et culturel. Il peut formuler les hypothèses de son choix inventées par son imagination. Il peut aussi octroyer les "définitions" conceptuelles héritées de son système de références. Il peut inventer les "arguments" ou "moments argumentaires" enchaînés par les "transitions" dans l'ordre logique de son désir dialectique. La liberté de choix du locuteur est absolue en ce qui a trait aux prémisses, définitions, hypothèses, systèmes de réflexion —analytique, structurale, systémique, complexe—. Au demeurant, il n'a jamais aucun droit sur l'implication nécessaire de sa "thèse". Elle est ou elle n'est pas !…

Seule la radiographie du discours de là où il parle —prémisses, "a priori "— vers là où il dit —thèse— dessinera la trame de sa légitimité. La thèse de l’étudiant a-t-elle été déductivement impliquée ? L'architectonique révélant l'ossature et les articulations-chaînons d'implication est-elle habilitée à expliciter l'inférence de la vérité de la déduction finale ? Les liens logiques des transitions justifient-ils vraiment cet ordre démonstratif ou pas ?
D'où l'idée d'une architectonique : structure minimale de la potentialité d'un discours à son achèvement logique —sous forme déductive—.

Arguments Arguments Arguments Arguments
Prémisses ———————0————————0————————0—————> Thèse
Définitions Chaînon logique Chaînon logique Chaînon logique
Hypothèses
Présupposés théoriques
Conditions sine qua non

Des architectoniques plus complètes que le schéma minimal peuvent exister ; elles sont alors agrémentées de notions supplétives tels les exemples, les corollaires, les parenthèses…
Ces notions sont dites supplétives en ce sens où tout d’abord, l'illustration d'un mouvement démonstratif peut apparaître ou pas, mais ne justifie en rien la déduction de la thèse ; ensuite, le corollaire d'un moment argumentaire peut exister ou pas, sans être condition "sine qua non" de la
conclusion ; enfin, une parenthèse peut être incluse ou pas dans le discours sans valider en rien sa légitimité.
Il faudrait aussi noter un autre ordonnancement possible d'un texte, type dit "a contrario ", composé de contre-arguments, contre-exemples… impliquant la déduction de l'impossibilité de la thèse adverse ; seulement, cet ordre moins puriste permet seulement l'inférence de la thèse contraire et non sa nécessité : logique déductive, somme toute, plus faible, mais fort prisée pour les controverses .
Les étudiants devraient donc être familiarisés avec la complexité d'organisation de tout discours afin de pouvoir repérer dans leurs textes ou dans ceux des autres auteurs les "articulations formelles" et les décoder en dénominations logiques : présupposés théoriques, définitions, hypothèses, arguments, transitions, exemples, corollaires, parenthèses, thèses… Mais ils devraient aussi s'obliger à appliquer systématiquement une méthodologie de lecture critique de tout écrit ou d'écoute critique de toute parole.

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1.1.2.- Lecture critique

Savoir repérer, afin d'être "lecteur", où sont les failles logiques d'autres textes, c'est l'apprentissage pour le formé de la construction "a posteriori " de sa propre pensée et la découverte de la validité de cette dernière par voie
"rétroactive " .

Comment apprendre la méthodologie de la lecture formelle d'un discours ?
• entrer dans le texte en toute fidélité, c'est-à-dire respecter les prémisses de l'auteur et ne jamais remettre en question ses choix référentiels à savoir, accepter ses hypothèses, ses définitions et ses présupposés théoriques —systèmes de valeurs, références à d'autres théories, problématiques, ...— ;
• lire la trame des chaînons d'implications et, à partir de là, voir les ruptures si elles existent. Là est l'enjeu de la lecture critique interne, outil régulateur sans précédent de l'appréhension des textes et selon une "boucle régulatrice ", outil fondateur de "l’art de penser".

Deux voies peuvent être exploitées pour le repérage des failles : l'une générale, l'autre plus spécifique.
La lecture critique interne générale s'intéresse à la visualisation globale de l'enchaînement-déductif. Le lecteur se pose la question suivante : la succession de la structure suffit-elle à démontrer la thèse et implique-t-elle nécessairement cette affirmation conclusive ?
Si sa réponse est négative, il doit alors expliciter les chaînons ou arguments logiques manquants. Par cette approche il peut, soit défendre un texte ou un dossier, soit le combattre.
La lecture critique interne détaillée est une radiographie différente ; elle examine chaque moment logique du texte de manière plus particulière. Elle s'interroge comme suit : l'argument est-il réellement un argument nécessaire pour amener la thèse de l'auteur ? La transition est-elle un chaînon valide entre tel moment du discours et tel autre lui succédant ? Le corollaire indiqué est-il à juste titre impliqué par ce qui précède ? L'exemple est-il une illustration performante ?…
Lorsque les réponses à ce type de questions sont négatives, le lecteur doit indiquer les raisons de ses invalidations. Là se résume tout l'objet de la lecture critique interne détaillée. Lecture qui enrichira de ses remarques le pour ou le contre et permettra l'élaboration du plaidoyer ou de la contradiction.

En conséquence, par un entraînement intensif des étudiants à la lecture critique, on obtient l'apprentissage de la construction-déconstruction-reconstruction, des visions-révisions permanentes de leur pensée déductive. On leur permet d'utiliser "des concepts rigoureux sans les dépouiller de leur rigueur" . On leur présente par cet essai méthodologique un codage-décodage critique de repérage formel, seule certitude de la possibilité d'adhésion des récepteurs de leur discours : art de l'argumentaire, force de la persuasion, logique de la controverse, sans lesquels il n'est pas d'autonomie —autonomie constructive et dynamique d’une des possibles formes de "l’art de penser", art autorisant la ou les réalisations de leurs projets.

1.2.- Rationalité procédurale

L’autre forme d’expression de "l’art de penser" est exprimée par le concept de "rationalité procédurale" (SIMON) sous-tendue par l’heuristique décrite par POLYA—

Le formateur se doit, tel que le montrait POLYA dans How to solve it en 1945, d'indiquer ses regards compréhensifs et ses essais de plus en plus performants de résolution de problèmes. Les questions deviennent : "comment peut-on inventer telle ou telle solution ?" Pourquoi cette autre solution est-elle plus "économique" que la première ?
Par exemple, les questionnements , les généralisations , les analogies avec des problèmes auxiliaires, les images, les particularisations, etc… participent de son Traité d’heuristique. "C'est en essayant de comprendre les raisons et le processus de cette solution", plus que la solution en elle-même, grâce à la "rationalité procédurale", (c’est-à-dire dépendante du processus qui l’a générée, telle que l’explicite SIMON), que la pensée avance et se construit …

Mais qu’entend SIMON par le vocable de "rationalité procédurale" ? En premier lieu, il différencie cette rationalité de la "rationalité substantive" :
• "Le comportement est substantivement rationnel quand il est en mesure d’atteindre les buts donnés à l’intérieur des limites imposées par les conditions et les contraintes données… Par définition, la rationalité ne dépend que du point de vue des buts… et le comportement rationnel est entièrement déterminé par les caractéristiques de l’environnement dans lequel il a lieu".
• "Les limites de la rationalité sont imputables à diverses composantes relatives aux compétences, aux connaissances, aux habitudes, aux réflexes, à la rapidité des processus mentaux, à la définition des valeurs. Elle découle de l’existence de contraintes internes, que l’organisme traduit en procédant à des simplifications informationnelles et représentationnelles. La rationalité s’évalue ici en termes d’adaptation en fonction des fins et d’un environnement".
Le modèle de la "rationalité procédurale", dite aussi "limitée", est une construction alternative permettant des procédures utilisées lors des décisions humaines ; elle sera donc fort prégnante pour les sciences sociales. Ses "procédures" tiennent compte de la variabilité empirique des valeurs —changements dus au temps et à l’expérience—. Elles déterminent les processus individuels et sociaux en sélectionnant certaines données de l’environnement. Elles déterminent des "stratégies computationnelles" de façon à ce que des capacités limitées de traitement de l’information puissent faire face à des réalités complexes. Elles décrivent et expliquent les manières dont les processus non rationnels —motivations, émotions, perceptions, etc…— influencent la focalisation de l’attention et la définition de la situation en examen.
La rationalité procédurale a un caractère fondamentalement ouvert car elle invite à d’autres types de raisonnements —heuristiques, abductifs…—.

SIMON en vient à proposer une "science de la conception" pour tous les domaines "artificiels", science pour laquelle on pourrait énoncer trois points fondamentaux :
• Le processus détermine le style, puisqu’il "est fait tout autant à partir de ces décisions quant au processus de la conception que quant aux buts essentiels que doit atteindre la conception finale".
• La représentation influence la conception, car "nous sommes depuis longtemps familiers avec le fait que ce sont les représentations qui font les différences… par exemple, la représentation de l’espace et des objets dans l’espace sera un des thèmes centraux de la science de la conception puisque la perception visuelle de "l’espace", pour le cerveau du concepteur ou la mémoire de l’ordinateur, pourra avoir des propriétés très différentes de celles d’un dessin sur une feuille de papier ou d’un modèle tridimensionnel… Mais les problèmes peuvent aussi être décrits en langage naturel, en termes mathématiques —algèbre, géométrie, théorie des ensembles, analyse ou topologie—".
• Son noyau est relationnel : "C’est une compréhension commune de nos relations avec les environnements internes et externes qui définissent l’espace dans lequel nous vivons et nous choisissons, qui peut constituer, fût-ce partiellement, ce noyau essentiel".

La "nouvelle heuristique" fera jouer ensemble l’approche de "l’architecture du discours" et l’esprit de la "rationalité procédurale". Cette "nouvelle heuristique" sera le socle fondateur de l’art d’inventer.

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II - POUR L'ART D'INVENTER EN EDUCATION (III.2.6 ; IV)

Que ce soit pour les élèves de terminale, pour les étudiants d'Université de cycle classique ou pour les adultes en formation, le plus important demeurera de laisser "émerger" coûte que coûte ce processus créatif de la pensée inventive, en entrant dans des métaphores, des analogies, des jeux de discours de logiques contradictoires, dans des questionnements apparemment insolubles, dans des regards praxéologiques différents, à condition que des entraînements méthodologiques de lecture de ces différents regards aient été cultivés. Par le bricolage méthodologique que nous avons intitulé "nouvelle heuristique" (III.1.3), l'enseigné, quel que soit son niveau d'études, est placé devant des contraintes de logique formelle pour décoder le discours d'un autre auteur. Mais ces règles canoniques de la pensée aristotélicienne sont soumises à plusieurs modes de lecture : le premier —architectonique logique— oblige à savoir s'imprégner d'un auteur en toute fidélité et par là même entraîne au passage de la lecture analytique à la vision magistrale et globale de la pensée synthétique, ne restituant que la "substantifique moëlle " du texte ; le deuxième, —lecture critique— oblige à respecter les référentiels de l'auteur, tout en lui appliquant une grille de lecture logique plus performante en ce qui concerne la validité de son discours par des regards balayants verticalement l'enchaînement du texte et horizontalement chaque rouage de l'argumentation, pièce par pièce ; le troisième —analyse critique externe—, est complètement distancié, créateur, et autorise l'étudiant à construire sur la même thématique son propre texte, enrichi de l'outil du second regard pour s'auto-déconstruire et se reconstruire… Ces glissements permanents de l'analyse à la synthèse, déplacements de postures de la simple lecture à la critique interne et externe, distorsions paradoxales et conjuguées, devraient leur permettre de "réfléchir" leurs procédures de construction de la pensée et d'entrer dans le processus de l'invention et appropriation de leurs propres discours. Mais ils devraient aussi pratiquer les chemins de la rationalité procédurale pour les résolutions des problèmes complexes.
Ainsi, ils pourront s'adapter à un monde nouveau et construire une cité viable, tout en sachant que leur langage discursif trahira toujours le "mystère de leur être-au-monde".

Empreints de l'assertion aristotélicienne selon laquelle "étudier c'est s'étonner " , ils s'émerveilleront de ne rien pouvoir appréhender hors de leurs processus de pensée, hors de leur "art d'inventer". Certains du principe de "l'émergence" des sciences cognitives comme concept-clef du "prendre avec", on arriverait ainsi au paradoxe éternel de la pédagogie ; paradoxe selon lequel le formateur ou enseignant devrait déclencher chez tout apprenant par la violence de son discours le processus de la pensée complexe de l'être-au-monde, la permissivité de la pensée inventive face à de nouveaux défis, l'autorisation de la création entendue comme "poïesis " et "fantasia " ; le langage étant tout à la fois "muthos " et "logos ", véritable "peinture logique" (GRANEL, 1992).

Cultiver une logique intégrant le conflit de l'axiomatique du "tiers exclus" et du "tiers cherché", passer simultanément de l'oeil analytique à l'oeil synthétique dans un "va-et-vient" incessant, de la lecture d'un auteur à la construction de son propre discours, déconstruit et reconstruit de manière permanente, là est une des pistes de la formation de demain.

"L"éduquer serait quelque chose d'infini, d'interminable, d'inachevé".
Ce serait, comme l'explicitait Foucault, communiquer la "volonté de savoir" mais aussi le désir d'inventer.

Néanmoins, il faudrait rappeler que les pratiques discursives ne coïncident pas non plus forcément avec ce qu'on a l'habitude d'appeler des sciences ou des disciplines, bien que leurs délimitations puissent être parfois provisoirement les mêmes, car il arrive plus souvent qu'une pratique discursive rassemble diverses disciplines ou sciences, ou encore qu'elle traverse un certain nombre d'entre elles et regroupe en une unité parfois inapparente plusieurs de leurs régions ; et, en second lieu, qu’elles prennent corps dans des formes pédagogiques qui à la fois les imposent et les
maintiennent…
D’où la nécessité pour l'école, le lycée, l'université, de devenir les lieux où se joue "la réforme de pensée" voulue par E. MORIN (III.2.3) : "partir des interrogations fondamentales de l'être humain " et "n'entrer dans les catégories disciplinaires que pour les connecter" en tant que possibilités de réponses à ces questions. Cet auteur insiste aussi sur l'"eros " ou désir nécessaire à tout acte pédagogique pour la transmission de connaissances. Il me semble qu'il faudrait aller au-delà de la "volonté de savoir" de FOUCAULT et du "désir de transmettre" de E. MORIN.

L'essentiel dans cette réforme de l'éducation demeure dans l'aveu par les formateurs de leurs interrogations, et dans leur désir de montrer aux formés leurs processus d'invention de résolutions de ces interrogations. Ainsi, les formés entreront aussi dans l’invention de leur propre pensée jamais achevée… Ils deviendront "auteurs" : "l’auteur est en effet le fondateur, le créateur, voire le géniteur, …, qui est reconnu par d’autres comme étant à l’origine de". Ceci est l’une des "finalités de l’éducation qui pourrait heuristiquement être définie comme la contribution de tous ceux qui exercent cette fonction à ce que chacun de leurs partenaires en formation puisse progressivement conquérir, acquérir, constituer, développer, en lui, la capacité de s’autoriser… en fait devenir co-auteur de lui-même".

La culture de la modernité ne peut être tentée sans le métissage savant de la logique et de la "metis " : "La "metis " est bien une forme d'intelligence et de pensée… Elle implique un ensemble très cohérent d'attitudes mentales, de comportements intellectuels, qui combinent le flair, la sagacité, la prévision, la souplesse d'esprit, la feinte, la débrouillardise, l'attention vigilante, le sens de l'opportunité… " . Or, il n'existe pas de traités de "metis ".

La survie de toute société exigerait une école qui sache faire découvrir à tous ses acteurs ce genre de méthode ou d'enseignement des ruses diverses de l'intelligence : dialogie logos-metis ; mais aussi une école qui n’oublie pas de laisser vibrer dans son langage les dialogies muthos-logos ,poïesis-fantasia ...

Grâce à ce jeu permanent de dialogies croisées, l’école permettrait peut-être alors une "pédagogie du civisme" (II.5) ; car "la diversité est une très grande valeur quant à la démocratie, quant à la société ".(390) .

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EN RELISANT...


Le "leitmotiv" de ma recherche serait la culture de
l’"ingenium " (VICO, 1708) de l’esprit. Et la constance des retentissements de ce projet se manifeste dans tous les systèmes que nous avons, au cours de cette recherche, rencontré à maintes reprises. Difficile comme projet !… Car sa formulation varie dans son expression au gré des postures mentales des diverses philosophies ou idéologies marquées par l’histoire et les traditions. On pourrait dire, mais on reste malgré tout dans l’imprécision et dans le provisoire, que ce projet s’inscrit dans une sorte de "telos " sans doute marqué au fil de ces pages : la nécessaire synthèse de l’intelligible et du sensible (PLATON - ARISTOTE) ; ou encore de l’empirique et du transcendantal (BACON - KANT) ; ou encore de "l’esprit, du corps et du monde" (Paul VALERY) ; ou bien de la difficile synthèse des deux formes bachelardiennes d’imagination : d’une part, la puissance projective et animatrice de l’imagination matérielle, et, d’autre part, l’imagination comme véhicule d’erreurs, dont le pouvoir critique de la raison, avec son nécessaire réalisme, rectifie patiemment les mensonges ; ou bien, enfin (mais cet achèvement est arbitraire), les synthèses que DILTHEY promettait aux sciences de l’esprit et qui furent un échec car la fondation des sciences de l’esprit restait prisonnière de la déduction dont DILTHEY trouvait le modèle chez KANT.

Peut-être a-t-on rappelé chez KANT, à la fois, la meilleure expression du chiasme sensible-intelligible puisque l’hétérogénéité ridicule du concept et de l’intuition tente d’être surmontée dans la mystérieuse et cependant efficace présence du schématisme —encore transcendantal de l’imagination— par lequel le schème, qui n’est pas encore l’image, présente les affinités qui permettront l’ajustement des concepts à la diversité et à la particularité des intuitions des sens. Pour cet auteur, il s’agit toujours de passer de l’hétérogénéité primitive des concepts et des intuitions à l’homogénéité progressive de leurs matériaux. Sans doute KANT tout comme POLYA avait-il aussi aperçu que seule l’analogie crée la clef de l’intelligibilité comme possible synthèse des concepts et des intuitions de la sensibilité —ce qu’éclaire si fortement et si précisément l’ouvrage, selon nous fondamental, de Paul RICOEUR : La métaphore vive—. En effet, selon RICOEUR, c’est bien l’analogie qui est au coeur de l’acte par lequel l’intelligence rend intelligible la diversité des objets des sens, quelle que soit la diversité des processus métaphoriques par lesquels passent les faits de dénomination. Et, on pourrait, ici, dresser en quelque sorte hiérarchiquement les signifiants par lesquels s’effectuent les diverses synthèses : pour simplifier, les traces, les signes, les images, les icones, les symboles, diverses modalités du concept, dont les formes les plus élaborées ne sont plus verbales, mais logico-mathématiques. Umberto ECCO apporte ici les principes matériels d’une classification des divers types de métaphorisation dans la plupart de ses ouvrages de sémioticien : L’oeuvre ouverte, La structure absente, Lector in fabula, La querelle du Faux.

 

Dans ma recherche en Sciences de l’éducation, j’ai toujours été poursuivie par ce désir majeur d’une applicabilité réussie de lectures à l’expérience. Y suis-je parvenue ?...

Peut-être globalement trouverions-nous chez VALERY la meilleure formulation et la meilleure présentation imagée de cette synthèse souhaitable que VALERY décrit souvent dans son propre système, comme un système d’échanges et de transformations réciproques entre le "monde, le corps et l’esprit". Ainsi peut-il écrire dans un Discours aux chirurgiens : "Enfin, une dernière réflexion, qui s’énonce en problème : en quoi l’activité propre de l’esprit, nous dirions la pensée conceptuelle, celle des principes et des idées, est-elle absolument indispensable à la conservation de la vie, et nous ajouterions aussi à la compréhension de la vie, dans les circonstances qui laissent à l’être la possibilité d’agir ? Je crois qu’il serait nécessaire de préciser ceci. On serait conduit, sans doute, à définir l’esprit comme "un pouvoir de transformation" de ses représentations, qui, appliqué à une situation non résoluble par automatismes ou réflexes simples, et qui excite l’exercice de ce pouvoir, s’essaie à lui faire correspondre l’idée et les impulsions d’action au moyen de laquelle le système vivant sera finalement replacé dans un état de disponibilité de ses ressources, —état qu’on pourrait appeler "liberté"— .

Liberté d’un chercheur d’avoir pu s’inscrire dans une approche singulière des Sciences de l’éducation.

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WITTGENSTEIN, (1993) Tractatus logico philosophicus, traduction par GRANGER, Bibl. de psychologie, Ed. Gallimard, Paris.

LISTE DES TRAVAUX PERSONNELS DE REFERENCE

1/ Thèse d'Histoire de la Philosophie, 1983
"Genèse d'une illusion : La Création Divine" —Spinoza—

2/ Ouvrage
"Pour l’art d’inventer en Education" Collection Education et Formation, série Références, Editions L’Harmattan, Paris, Septembre 1994, 156p.

3/ Traductions et synthèses de J.S. BRUNER, C.R.E.F.E.D., Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, 1974, —non publiées—

Ouvrages :
"The process of Education"
"Toward a Theory of Instruction" (synthèse)
"The relevance of Education", Chapitre 2 : "Culture and Cognitive Growth"

Articles :
"L'enseignement d'une langue maternelle".
"L'éducation comme invention sociale".
"A propos du développement intellectuel".

4/ Participation avec le groupe des Professeurs de Philosophie en Ecole Normale :
- aux ouvrages collectifs :
- " La Philosophie dans le mouroir", Solin, Paris, 1979.
- "Les crimes de la philosophie", Recherches, Paris, 1983.
- "La grève des philosophes", Osiris, Niort, 1986.

- aux revues :
- "Les révoltes logiques", Solin, Paris.
- "Le doctrinal de sapience", le Sycomore, Paris.

- au Colloque de l'Université de Nanterre en Octobre 1985
- "Ecole et Philosophie".

 

5/ Préparation du Congrès AFIRSE 1994 :

- Entretien : " Sur la notion de praxéologie", J.L. Le Moigne avec C. Peyron-Bonjan, juillet 1993, transcrit et annoté par C. Peyron-Bonjan in "Recherche scientifique et praxéologie dans le champ des
pratiques éducatives", tome I, Aix-en-Provence, novembre 1993, pp 112-120.

- Entretien : " Praxéologie , Complexité et Education" E. Morin avec J. Ardoino et C. Peyron-Bonjan, février 1994, transcrit par C.Peyron-Bonjan in "Recherche scientifique et praxéologie dans le champ des pratiques éducatives", tome II, Aix-en-Provence, avril 1994,
pp.155-161.

6/ Communications lors de colloques ou congrès scientifiques:

- Communication au Colloque de l’A.F.I.R.S.E. de Caen : "L'Education comme reflet de l'historicité ou de l'intemporalité", publié in "Temps, éducation, société" tome III, Caen, mai 1993, pp 153-173.

- Communication au congrès de l’A.F.I.R.S.E. d’Aix-en-Provence: "Des effets de surdétermination des postures à un axe de recherche stylistique" publié in "Recherche scientifique et praxéologie dans le champ des pratiques éducatives" tome II, Aix-en-Provence, avril 1994, pp.168-171.

- Communication au congrès M.C.X. d’Aix-en-Provence : " Pour l'art d'inventer en éducation - Vers une nouvelle heuristique-" publié in "Actes du Congrès", Aix-en-Provence, juin 1994.

- Conférence inaugurale de l’Université d’été organisée en coopération par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Education Nationale : "Pédagogie du civisme", 29 août 1994, Marseille, à.paraître dans les Actes .

7/ Articles parus dans des revues à comité de lecture :

- "Jean-Jacques Rousseau et les contradictions du modèle théorique du contrat social", Revue Droit Prospectif, R.R.J., 1991-1, P.U.F., Aix-Marseille, pp.69-78.

- "Force et Logique du Discours", Droit Prospectif, R.R.J., 1991-3, PUF, Aix-Marseille, pp 769-775.

- "De la dialectique de la responsabilité à la dialectique de la morale", Droit Prospectif, R.R.J., 1991-3, PUF, Aix-Marseille.

- "Philosophie de la Formation et vie de la cité", Droit Prospectif, R.R.J., 1992-2, PUF, Aix-Marseille,pp 479-487.

- "Leçons modernes de la période sophistique", Droit Prospectif, R.R.J., 1992-2, PUF, Aix-Marseille.

- "Le processus infini de la pensée inventive", Droit prospectif, R.R.J., 1993-2, PUF, Aix-Marseille.

- "Des apories de l'épistémè aux concepts de la praxis ", —Questions épistémologiques pour la recherche en éducation— publié in "L'année de la recherche en Sciences de l'Education" n°1, avril 1994, pp 71-87.

 

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